Lis de mer :
Les lis de mer sont des animaux invertébrés, de la classe des crinoïdes, de l'ordre des articulés et de la famille des antédonidés constitués d'une tige longue et mince et de cinq bras en forme de feuilles de palmier. Ils mesurent de trois à soixante centimètres de haut et peuvent être de couleur jaune, rose ou rouge. Ils sont apparentés aux oursins et aux étoiles de mer. Leur corps, constitués de plaques calcaires leur vaut aussi le nom de "lis de pierre". Au niveau de l'embranchement de la tige et des bras se trouvent les organes et les tissus vivants de l'animal, semblables à ceux de l'étoile de mer. Les bras sont composés de calcaire, de muscles et de nerfs qui les rendent très sensibles aux perturbations extérieures. C'est pour cela qu'ils s'installent à des profondeurs sans turbulences, car s'ils sont pris dans des zones perturbées, ils meurent. On les trouve entre deux cents et mille deux cents mètres de profondeurs, mais certaines espèces se fixent sur des fonds marins de neuf mille mètres. Les lis de mer attrapent leur nourriture, débris végétaux ou animaux, à l'aide de leurs bras couverts de cils. Il existe de nombreuses espèces fossiles depuis six cents millions d'années, dont certaines mesurent jusqu'à vingt mètres de haut.
Radiolaires :
Ayant plus l'aspect d'une fleur que celui d'un animal, les différentes espèces de radiolaires ont toutes en commun une parfaite symétrie qui leur donne l'apparence de bijoux aquatiques. Les radiolaires font partie de l'embranchement de protozoaires et appartiennent à la classe des actinopodes. Ils sont constitués de minuscules rayons de sulfate de strontium et de silice. Ils capturent leurs proies, essentiellement d'autres protozoaires et des micro-organismes, grâce à de longs pseudopodes filiformes et rétractiles. Ils vivent près de la surface, mais descendent jusqu'à cinq mille mètres de profondeur quand il fait trop chaud ou quand la mer est agitée. On compte plus de cinq mille espèces récentes et près de mille espèces inchangées depuis la préhistoire.
Bactéries :
C'est à l'intérieur de l'appareil digestif d'invertébrés peuplant les abysses, comme les amphipodes ou les holothuries qu'ont été découvertes les premières bactéries vivant sous pression, dites barophiles. Puis, grâce au Nautile ou à d'autres submersibles habitables, l'exploration des fonds océaniques et la découverte des sources hydrothermales sous-marines ont permis d'étudier d'autres communautés de procaryotes barophiles vivant, elles, à des températures beaucoup plus élevées. Lors d'une de ses plongées dans les grandes fosses sous-marines japonaises, Xavier le Pichon, géophysicien français qui remit à jour la théorie de la tectonique des plaques, découvre, à huit mille mètres de profondeur, des formes de vie bactériennes, composées uniquement d'une cellule sans noyau. Il démontre que ces bactéries descendent des archéobactéries apparues il y a 2,5 milliards d'années. En effet, les premiers eucaryotes se sont développés il y a deux milliards d'années. Ces bactéries tirent leur énergie de l'hydrogène sulfuré contenu dans les eaux des sources hydrothermales des fosses océaniques, dont la température atteint 350°C et dont la pression est équivalente à plusieurs milliers d'atmosphères. Avec cette énergie, elles fabriquent de la matière vivante qui sert de nourriture, tout comme les végétaux le font avec l'énergie solaire. Ainsi, la vie peut se développer en l'absence de lumière solaire.
Vers marins :
Les vers marins vivent sur les sources hydrothermales des grandes profondeurs, qui libèrent une eau très chaude et très riche en soufre et en métaux. Ils peuvent mesurer jusqu'à 1,50 mètre de haut. Quand ils arrivent à l'état adulte, ces vers perdent leur tube digestif et se nourrissent de matière organique fabriquée par les bactéries qui vivent à l'intérieur de leurs tissus. On peut parler ici de symbiose entre ces deux animaux, car dans l'obscurité totale des grands fonds, aucun végétal ne pousse, et la vie n'existe que par l'association de vers et de bactéries.
Dans les profondeurs des fosses océaniques, on trouve également toutes sortes d'éponges, le plus souvent en forme de tubes.